Eric, par l’activité de Sublica, qui est un cabinet de recrutement, vous êtes en contact quotidien avec les nouvelles générations. Les fameux Y et Z. Pourriez-vous nous dire quelles sont les spécificités de ces nouveaux profils ? 

Eric Cayla : Je trouve qu’il y a beaucoup plus de points communs que de différence. Les Y et les Z sont acharnés sur le sens, parfois avec naïveté ou idéalisme, et c’est heureux. On parle de volatilité, ils « jetteraient » les entreprises au bout de deux ans (ce que faisaient les entreprises auparavant, il ne faut pas l’oublier). Ils ont beaucoup d’intelligence, ils sont évidemment très flexibles, très souples, et très digitaux. Ils ont beaucoup de génie et ne supportent pas le décalage entre ce qui est dit et ce qui est fait. Ils attendent l’exemplarité, ils cherchent des modèles. Et ils se font moins socialement à travers l’entreprise. Mais si l’entreprise propose quelque chose où, socialement, ils s’y retrouvent, là, ce sont les meilleurs !

Eric, Les Y et Z ont-ils réellement un rapport au travail différent ?

E.C. : Ils sont aussi impliqués. Ils ont un rapport au temps qui est différent ; on se rend compte que les X qui bénéficient aujourd’hui du télétravail se retrouvent dans les mêmes configurations de gestion du temps et de rapport au travail que les Z. Et c’est très bien.

Nina, vous avez 24 ans, vous êtes consultante chez Sublica. Comment partagez-vous votre temps entre votre vie professionnelle et vos projets annexes ?

Nina Beck : J’ai terminé mes études en période de Covid, avec du télétravail. Et c’est dans ce contexte que je suis arrivée sur le marché du travail, avec un rythme d’une semaine sur deux ou une semaine sur trois à distance. 

Aujourd’hui, je suis investie dans une association qui maraude toutes les semaines et je donne des cours particuliers à des élèves (collège, primaire, lycée).

C’est vrai que l’on ressent vraiment chez Sublica l’agilité et la flexibilité. Il y a vraiment cette idée de faire ce que l’on dit et de dire ce que l’on fait. Il y a également un bon climat de confiance, ce qui favorise la flexibilité. 

Je suis quelqu’un de dynamique, j’ai envie de traiter plusieurs sujets en parallèle.

Nous avons tous nos occupations et nous arrivons tous à avoir une vie d’entreprise, une vraie cohésion d’équipe.

Le côté transgénérationnel est vraiment présent chez Sublica et nous parvenons à avoir des projets d’équipe. Par exemple, à l’initiative d’Eric, nous avons cherché ce qui nous rapproche le plus au sein de Sublica ; le sujet qui est ressorti est l’écologie : le fait -d’avoir une part de responsabilité dans la société. Nous avons réfléchi à ce que notre cabinet à taille pouvait mettre en place. Nous avons proposé trois idées chacun, elles ont été votées et sont maintenant appliquées.

Eric, Avez-vous un exemple d’entreprise qui s’est particulièrement bien adaptée pour gérer la mixité des profils ?

E.C. : Pour faire la blague j’aurais envie de dire qu’à part Sublica, je n’en connais pas. C’est évidemment une blague. Je trouve que c’est trop tôt pour le dire car nous sommes encore dans cette espèce de clivage. Aujourd’hui beaucoup d’entreprises sont dans le déclaratif, pas dans le concret.

Je pense que les choses doivent se faire naturellement. Quand nous ne parlerons plus au sein des entreprises de génération, mais de sens commun et d’intérêt général – ce qui nous manque cruellement – alors nous aurons gagné.